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Nomination de l'Arabie Saoudite à la présidence d'un groupe de travail du Conseil des droits de l'Homme Lettre ouverte au Premier Ministre
La Commission consultative des Droits de l'Homme (CCDH) a appris que l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, Faisal Trad, a été nommé président d’un des groupes consultatifs du Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies. Contrairement à ce qui a été publié dans la presse il ne s’agit pas de la présidence du Conseil des droits de l’Homme, mais du groupe qui sélectionne les rapporteurs spéciaux de l’ONU. Quand on connaît l’architecture du Conseil des droits de l’Homme, il faut savoir que l’impact de ce groupe sur son fonctionnement est limité. Il ne s’agit pas non plus de discréditer d’emblée l’ambassadeur d’Arabie Saoudite, qui pourrait s’avérer être une personne ouverte au respect des droits de l’Homme et qui pourrait, le cas échéant, alors favoriser le dialogue avec son pays. Nous en saurons plus dans quelques mois.
Il n’empêche que cette nomination n’a pas manqué de nous surprendre et de nous choquer : l’Arabie Saoudite est connue comme un des pays les plus répressifs en matière de droits de l’Homme. Nous nous sommes posé la question s’il s’agissait d’une prouesse diplomatique dont on ne comprendra la profondeur que dans les mois ou années à venir.
Quoi qu’il en soit, la liste des transgressions est longue dans ce pays: ce sont les femmes, les journalistes qui en sont victimes. La liberté religieuse n’y est pas garantie, c’est un des plus grands exécuteurs de la planète.
Au moment où nous écrivons ces lignes il se peut que le jeune Mohammed Al-Nimr âgé de 21 ans ait déjà été décapité. Son crime est qu’à 17 ans, en février 2012, il ait osé manifester contre les autorités.
C’est au Premier Ministre et à l’ensemble du Gouvernement que nous nous adressons. Nous vous demandons de vous faire l’avocat de la défense des droits de l’Homme, qui ne tolère aucun compromis : vous le ferez dans vos futures relations avec le Conseil des droits de l’Homme en insistant sur le fait qu’une nomination comme celle-ci, compte tenu de sa visibilité dans l’opinion publique, impacte le caractère universel des droits de l’Homme et doit nous interpeller quant au bon fonctionnement de ce Conseil. Vous devez le faire impérativement et dans le court terme aussi avec l’Arabie Saoudite avec qui le Luxembourg entretient des relations économiques importantes.
Il est indispensable que la défense des droits de l’Homme soit une priorité pour le Luxembourg à l’occasion de chaque contact avec ce pays, et ceci quels que soient les enjeux financiers.
Luxembourg, le 28 septembre 2015
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