Journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale 21 mars 2019

A l’occasion de la journée internationale pour l’élimination de la discrimination raciale, la CCDH souhaiterait rappeler avec force les principes qui s’imposent à toutes et à tous, à savoir ceux de la Déclaration universelle des droits de l’Homme et de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination raciale. Celle-ci souligne dans son préambule que « l'existence de barrières raciales est incompatible avec les idéaux de toute société humaine, » et « que rien ne saurait justifier, où que ce soit, la discrimination raciale, ni en théorie, ni en pratique (…) ».

Les douloureux événements à Christchurch, en Nouvelle Zélande, ont montré que la lutte contre le racisme reste nécessaire. Ils nous font penser aux 69 morts du massacre de Sharpeville en Afrique du Sud, du 21 mars 1960, qui a marqué la conscience collective et conduit l’Assemblée générale des Nations Unies à instituer cette journée annuelle.

C’est avec préoccupation que la CCDH a pris connaissance du récent rapport, « Being Black in the EU », de l’Agence des Droits fondamentaux de l’Union européenne sur le racisme. Ce rapport examine les expériences de près de 6 000 personnes noires dans 12 États membres de l’Union européenne, dont le Luxembourg. Au total, 5% des personnes interrogées déclarent avoir subi de la violence physique à caractère raciste. Au Luxembourg, il s’agit de 11% des sondés. Notre pays présente ainsi le quatrième taux le plus élevé, après la Finlande (14%), l’Irlande et l’Autriche (toutes deux à 13%). La plupart des cas au Luxembourg concernent des cas de racisme sur le lieu de travail, l’école et le logement.  52 % des personnes sondées ont déclaré avoir été victime de harcèlement motivé par le racisme dans les 5 années précédant l’étude.

Le racisme et les infractions motivées par la haine mettent en danger la cohésion sociale. Le Luxembourg reste, pour le moment, épargné de discours publics comprenant des propos stigmatisants, populistes voire extrémistes à l’égard de communautés d’origines ethniques différentes, de réfugiés et de migrants. Nous savons toutefois que les réseaux sociaux sont un terrain propice pour les discours de haine, l’incitation à la haine et les injures racistes. La CCDH constate avec satisfaction que ces infractions trouvent de plus en plus souvent une réponse pénale répressive et effective.

La CCDH invite le gouvernement à faire de la lutte contre le racisme et l’intolérance une question prioritaire dans le combat pour les droits humains. Il s’agit de lutter contre les préjugés et les stéréotypes, notamment par une éducation aux droits humains dans nos écoles, la formation des acteurs de terrain et des campagnes de sensibilisation.

Les médias ont aussi une influence déterminante dans la lutte contre le racisme, les stéréotypes et les représentations déformées qui sont données des groupes souvent victimes d’agressions.

A l’approche des élections européennes, la CCDH invite les dirigeants politiques à s’élever avec force contre toute idée raciste où que ce soit et en quelque circonstance que ce soit.

Nous sommes tous égaux parce que nous sommes tous différents. Et c’est pour cela que la CCDH veut rappeler que les citoyennes et les citoyens du Luxembourg, terre d’accueil pour de nombreux immigrés et réfugiés, disent « non » au racisme.

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